Le marché chinois s’éveille

Après plusieurs mois atones, les ventes d’armagnacs retrouvent des couleurs. A l’export, c’est la Chine qui redémarre la première

Après avoir fait le dos rond durant plusieurs mois et subi la crise sanitaire, les Armagnacais observent, depuis quelques semaines, des signes encourageants de « reprise ». « Le mois de juin sera bon, témoigne Marc Darroze. Les commandes en France sont intéressantes et tout particulièrement dans notre grande région. »

Un frémissement que l’on constate aussi en Chine, un marché qui fut en très forte augmentation en 2019 (1) pour de nombreux opérateurs. Parmi eux, Carole Garreau (du château éponyme) : « après dix ans de présence en Chine nous avons connu fin 2018 et en 2019 une belle progression, souligne-t-elle. Sur des assemblages mais aussi avec des millésimes que les Chinois, de plus en plus familiarisés avec l’armagnac, apprécient beaucoup. » La productrice de Labastide-d’Armagnac confirme la reprise : « depuis trois semaines nous réexpédions en Chine. Il s’agit d’un décalage par rapport aux envois que nous aurions dû réaliser début d’année, mais il fut y voir un signe encourageant pour la suite de l’année. »

La Maison Delord, pour laquelle la Chine est dans le top 3 de ses ventes à l’export en 2019, note elle aussi un nouveau départ. « En quinze jours nos trois distributeurs chinois viennent de nous passer des commandes, précise Jérôme Delord, c’est effectivement une bonne nouvelle venue de ce marché qui a bien progressé l’année dernière. »

Du côté de l’interprofession, la satisfaction est également de mise : « Les premiers mois de l’année ont été compliqués, analyse Olivier Goujon, son directeur. Le fait que la Chine, un marqué sur lequel nous travaillons beaucoup, soit dans les premiers à s’intéresser de nouveau à l’armagnac, est porteur d’espoir. »

Si pour l’heure les marchés américains et russes restent un peu timides, la filière armagnacaise se réjouit du rebond chinois. Les producteurs, les négociants, qui ont profité des trois mois de confinement pour retravailler leurs gammes et leurs approches marketing, sont prêts à renouveler le défi dans un contexte économique qui reste difficile.

  1. En 2018 près de 130 000 bouteilles d’armagnac ont été commercialisées en Chine pour un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros. La Chine se classait alors au 4e rang des pays exportateurs en volume et au 1er rang en valeur. En 2019, près de 200 000 bouteilles ont été vendues en Chine, soit une augmentation de 80 000 bouteilles, pour un chiffre d’affaires de 5,3 millions d’euros. Soit une augmentation de 53% en volume et de 45% en valeur. Le marché chinois est passé, en 2019, à la première place des pays exportateurs d’armagnac. L’armagnac Janneau, le Club des marques, la Maison Delord et la Château Garreau sont les plus présents sur le marché chinois.