Armagnacs arrangés

L’armagnac en mode arrangé

Deux copains de fac ont créé Les Arrangeurs français. Ils proposent trois rhums arrangés et autant d’armagnacs bio, avec des recettes étonnantes

Depuis plusieurs années l’armagnac séduit en mode cocktail. Les bartender les plus branchés de la planète avouent un faible pour l’eau-de-vie made in Gascogne. Deux jeunes de la région explorent d’autres chemins, celui de l’armagnac arrangé…

Joffrey Tristan a 33 ans, originaire de Gimont dans le Gers, Laurent Sicard a 32 ans et est né à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Les deux compères se sont connus sur les bancs de la fac de biologie à Toulouse. Depuis, ils sont potes.

De nombreux diplômes en poche, en sécurité alimentaire pour l’un, en recherche sur la santé et école de commerce pour l’industrie pharmaceutique pour l’autre, ils décidaient de s’offrir une année de découverte en Australie. « C’est lors de ce séjour que nous avons découvert les gelées alcoolisées », racontent-ils. En rentrant en France, en 2018, ils se lancent dans la production de ce produit pas encore arrivé dans l’Hexagone. « Cela nous a permis de nous familiariser avec le monde des alcools, de créer des réseaux chez les cavistes. »

Une première expérience avant une nouvelle idée : pourquoi ne pas surfer sur la vague montante des rhums arrangés ? Banco. Les anciens étudiants biologistes se lancent dans le test de dizaines de rhums et… armagnacs arrangés. « Uniquement à base de fruits frais et d’épices biologiques », précisent-ils. Comme leur armagnac, une eau-de-vie bio fournie par Frédéric Blondeau, éleveur d’armagnac à Hontanx, dans les Landes.

De nombreux essais, des séances de dégustations, avec des cavistes en particulier, et la première sélection est faite. Trois armagnacs arrangés sont proposés par Les Arrangeurs français. Un au poire-gingembre-poivre de Timut, un noisette-miel et le troisième café-vanille. Des fruits macérés dans un armagnac passé une année par un fût de chêne.

Après un premier cercle d’amis et de connaissances qui a permis de commercialiser les trois cents premières bouteilles, un millier de plus a été écoulé auprès d’une trentaine de cavistes et épiceries fines (et bio) de la région. « C’est un début encourageant », se réjouissent Joffrey et Laurent qui préparent trois autres « arrangés » pour enrichir leur gamme. Le Pyrénéen (bourgeon de sapin et miel), le Basque (piment d’Espelette et cerises) le Provençal (citron-romarin) sont en train de macérer dans leur labo de Cologne où leur entreprise est installée.