Plus d’un siècle d’armagnacs Goudoulin

Les grandes Maisons ne meurent jamais. En Armagnac tout du moins. Parmi les plus anciennes et renommées, notamment dans la restauration haut de gamme, la Maison Goudoulin s’offre une deuxième vie. Longtemps portée par Jeanne Goudoulin, cette eau-de-vie gasconne appartient depuis 2009 à Michel Miclo. Le propriétaire de la distillerie éponyme, installée en Alsace. Un homme qui distillait des eaux de fruits en Polynésie et tombé amoureux de l’armagnac au début des années 2000. Catherine Bouteloup est sa directrice armagnac, chargée de poursuivre la belle histoire Goudoulin.

« Notre ambition est de réveiller la belle endormie, sourit-elle. Depuis des décennies, l’armagnac Goudoulin jouit d’un positionnement haut de gamme, très présent sur les tables des chefs étoilés et chez les cavistes. » Une niche diront d’aucuns. Avec un chiffre d’affaires de 800 000 euros et 60 % de ses volumes vendus en France, l’armagnac Goudoulin cultive la tradition de ce spiritueux séculaire qui n’a jamais transigé sur la qualité du produit. Et Goudoulin possède une arme rare : ses millésimes.

De 1898 à 2002 (plus jeune armagnac commercialisé aujourd’hui), la Maison Goudoulin possède un siècle de millésime. Exceptionnel. Seules les périodes de guerre ou des années climatiques défavorables expliquent l’absence de quatre ou cinq années dans la collection Goudoulin. « C’est une richesse, c’est vrai, reconnait Catherine Bouteloup. Mais cette force n’existe que si le caviste est en mesure de présenter 15 ou 20 millésimes Goudoulin à ses clients. Or, un tel stock à un coût. » La directrice de la maison gersoise a trouvé la parade. « Nous avons créé une gamme de millésimes de 10 cl, une armagnothèque qui permet aux cavistes de présenter une vingtaine de millésimes. Lorsque le client fait son choix, nous sommes capables de lui livrer une bouteille de 70 cl sous 24 heures. »

En empruntant aux champions de la commercialisation un service ultra rapide, la Maison Goudoulin conjugue l’authenticité, la rareté (aucune autre eau-de-vie ne possède autant de millésimes que l’armagnac) et la nécessaire adaptation à une demande toujours plus exigeante. « Sans jamais oublier de raconter l’histoire de notre maison, de nos produits », ponctue Catherine Bouteloup. Et Goudoulin, fort de son passé, vit un présent épanouissant.

Octobre 2016