Le pari de Laguille

Guy Vignoli – Domaine Laguille (Photo M. Carossio)

 

Depuis plusieurs générations, sur le domaine de Laguille, à Eauze, on cultive une même passion pour la vigne. Colette et  Guy Vignoli, les actuels propriétaires, ne dévient pas de cet héritage familial.

Même si Guy avoue « avoir été tenté par une autre aventure. J’aurais très bien pu vendre la propriété et passer à autre chose. » Mais voilà, la génération suivante commence à taper à la porte du chai. « Il y a quelques mois mes filles m’ont dit, Papa, ne vend pas ! Alors j’ai décidé de poursuivre », sourit l’Elusate.

De poursuivre, et, mieux encore, de se lancer un nouveau défi. Sandra Lemaréchal, ancienne responsable Com du BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac) a décidé de revenir à ses premières amours : la commercialisation et le marketing. Elle a ainsi rejoint le domaine de Laguille. Avec l’ambition de donner un coup de « boost » à un domaine qui se la jouait « familial », loin des marchés de plus en plus agressifs que connaissent les spiritueux.

Et depuis quelques mois, la nouvelle commerciale de Laguille enchaîne les foires et salons, en Europe comme aux Etats-Unis. Non sans avoir, auparavant, dépoussiéré la gamme d’armagnacs du domaine. Nouveau packaging, nouvelle gamme : le pari de l’avenir est en marche chez Vignoli. « Nous avons choisi une gamme de bouteille (l’Oslo) de 50 cl, donc d’un prix plus abordable, en surfant sur les codes aromatiques, explique Sandra. Chaque armagnac reflète son âge. Ainsi le 3 ans est plutôt sur l’eau-de-vie, le 10 ans sur des fruits compotés, le 20 ans sur du rancio, des fruits confits. »

 

Pour compléter la gamme, deux bruts de fûts (de l’année de naissance des filles de la maison, 1988 et 1992) pour des produits à destination des cavistes. La spécialiste du marketing apporte sa patte avec un look plus branché que ne l’était jusqu’alors les armagnacs Laguille, avec le principe des « bouteilles numérotées et donc limitées ». « C’est un produit artisanal et crédible qui peut se permettre ce type de marketing », assoit Guy Vignoli.

Une nouvelle aventure est en marche au domaine de Laguille : tournée vers l’export. « C’est un vrai challenge, estime Sandra Lemaréchal. Nous allons d’abord conforter les marchés que nous avons en Europe (Italie, Belgique, Allemagne) puis nous attaquer au marché américain, le plus porteur depuis une dizaine d’années. »

Une aventure ambitieuse sur une propriété qui, à l’heure du produit « craft », n’oublie pas de mettre en évidence qu’ici, de la vigne à l’expédition, en passant par la distillation ou le vieillissement, tout est « made in Laguille. »

 

L’équipe du Domaine de Laguille (photo M. Carossio)

Colette et Guy Vignoli
(photo M. Carossio)

 

Domaine de Laguille (photo M. Carossio)