L’Encantada s’ouvre à l’export

« Il faut arrêter de se plaindre. Bien sûr que la situation n’est pas optimale, mais nous poursuivons notre chemin et nous ne nous en sortons pas si mal. » Vincent Cornu, à la tête de la marque d’armagnac L’Encatada, qu’il gère avec Christelle et Frédéric, n’est pas du genre à baisser la tête à la première difficulté. Il regarde devant avec un optimisme raisonnable.

La marque créée par des copains, voilà quelques années, poursuit son développement. Au point que Vincent et Christelle ont laissé leur activité de traiteur pour se consacrer exclusivement à l’armagnac. Avec un esprit inchangé. « C’est vrai, sourit Vincent, nous avons toujours vocation à dénicher des pépites, mais pas que… » Entendez par là que la société de négoce L’Encantada, ne rechigne pas à explorer d’autres univers.

Comme celui de l’assemblage avec son GNAC XO « pour répondre à des consommateurs sans doute jeunes, attirés par le cocktail. » Ce n’est pas tout : en novembre dernier, le concours de Bruxelles a décerné une « grande médaille d’or » au millésime 2005 Domaine Lous Pibous, déniché à Mauléon d’Armagnac par Vincent. « Un brut de fût de très belle qualité », s’empresse-t-il.

Si L’Encanta est toujours présente sur les linéaires de la Maison du whisky, les eaux-de-vie sélectionnées par Vincent Cornu commencent à se balader dans le monde. Surtout aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique, à Singapour. Au point que, désormais, 70 % des armagnacs estampillés L’Encantada sont vendus à l’export.

Vincent admet que ses eaux-de-vie « ne correspondent pas forcément aux personnes qui découvrent » le spiritueux gascon. Mais il est convaincu que « l’on peut faire venir à l’armagnac des consommateurs de spiritueux qui n’ont pas encore rencontré l’armagnac, ce petit vignoble si riche, forcément nouveau pour eux. Car l’amateur de spiritueux aime tous les spiritueux.»

Vincent insiste : « il ne faut rien s’interdire. Nous devons expérimenter, proposer des armagnacs différents sans jamais s’écarter des racines et de l’esprit du produit. » C’est ainsi que le négociant de Vic-Fezensac sélectionne des Blanches. Il les fait vieillir « à sa façon » dans différents fûts.

Il y a deux ans, il a acheté deux hectares de vigne à Labastide d’Armagnac. Immédiatement restructurés, ces deux hectares, il les travaille avec les règles de l’agroforesterie. Il plante des arbres, il est adepte des couverts végétaux. « Quitte à essayer, on essaye », affirme -t-il. L’année prochaine il vendangera ses premières grappes de folle blanche et baco. Il imagine déjà planter quelques pieds supplémentaires, pourquoi pas des cépages oubliés de l’appellation.

Et depuis quelques mois, dans une boutique installée au cœur de son chai de Vic-Fezensac, il accueille les amateurs, les clients, les amis. Avec qui, d’abord, il partage une dégustation-découverte de goûts toujours typiques, souvent différents. Une balade au cœur de ses pépites, de ses explorations.

Séance de dégustation-découverte dans la boutique de L’Encantada avec Vincent Cornu