Yoan Le Menn

« L’armagnac n’est pas un devoir mais un plaisir »

Sur son domaine Horgelus, Yoan Le Menn lance sa première gamme d’armagnac. Des eaux-de-vie qu’il distille depuis 2007.

Depuis cinq générations les Le Menn cultivent le domaine viticole Horgelus, sur la commune de Montréal-du-Gers. Yoan en a pris les rênes en 2007, du haut de ses 21 ans et après de solides études scientifiques (un Bac S), un BTS viti à Blancquefort et une formation en œnologie à Talence.

En dix ans, le jeune vigneron gersois,qui s’était lancé dans la vente de Côtes de Gascogne en 2008, commercialise aujourd’hui un million de cols. « Une grande partie à l’export », précise Yoan  dont la production est tirée par le vin blanc (80%), puis le rosé (15%) et le rouge (5%).

Sur ces terroirs de Ténarèze, à la limite du Bas-Armagnac, Yoan ne pouvait resté insensible à l’armagnac. D’autant que son père, bien avant lui, produisait de l’eau-de-vie. « L’armagnac, sourit-il, je ne l’ai pas abordé comme un devoir mais comme un plaisir. Dès 2007 j’ai commencé à distiller tous les ans. Mes grands-parents distillaient aussi et vendaient tout leur armagnac à Jean-Pierre Gimet (le distillateur-négociant voisin). »

Son père était dans la même démarche même si tous les ans il gardait cinq à six fûts pour lui. « Redistiller, avoue Yoan, c’est magique. Comme une récompense d’une année de travail dans les vignes. Une fête autour de l’alambic avec toute l’équipe d’Horgélus. » Dis ans après ses premières distillations, Yoan Le Menn s’est décidé à commercialiser ses armagnacs. « Je ne me suis pas pressé, analyse Yoan. Je voulais faire peu mais bien et bon. »

Gagné ! Son « premier » dix ans d’âge a déjà les faveurs de ceux qui l’ont goûté. Une eau-de-vie fruitée, sur le pain d’épice, travaillée sur des bois d’un tonnelier charentais. Pour l’heure, Yoan ne distille que de l’Ugni Blanc.  Mais son mono-cépage sera rapidement enrichi par du Baco qu’il s’apprête à planter en 2018.

Trois à quatre mille carafes sont sur le marché depuis octobre dernier. Les réseaux de commercialisation pour ses Côtes de Gascogne se réjouissent d’ajouter à leur gamme la carafe du dix ans d’Horgélus. Au-delà de l’effet curiosité, l’armagnac élaboré chez Le Menn entend s’installer sur un marché. Celui de la qualité, « les jeunes armagnacs ne m’intéressent pas », ponctue Yoan, et d’une certaine maturité.

 

Yoan Le Menn

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