La Folle blanche depuis plus de trois siècles

 

Parler de tradition chez les Buffaumène est aussi incongru que de vouloir enfoncer une porte ouverte ! Ici, sur le domaine de Maupas, à Mauléon d’Armagnac, dans ce Grand-Bas qui hésite entre Gers et Landes mais se retrouve en ses sols de sables fauves et de boulbène, les historiens de la famille sont remontés jusqu’au début des années 1600. « Avec le même constat, s’amuse Vincent, représentant avec son frère Jérôme de la sixième génération de vignerons, il y a toujours eu de la vigne, du vin, et de l’armagnac sur notre propriété ! »

A dire vrai, personne ne s’en plaindra. Tant, Vincent et Jérôme poursuivent avec fidélité et enthousiasme une aventure gourmande qui compte dans le paysage armagnacais. « Nous nous sommes installés sur le vignoble à la fin des années 90, précise Vincent. Nous avons restructuré la vigne, refait entièrement notre chai dans celui bâti dans les années 20. A cette époque, notre propriété comptait 25 hectares de vignes. Nous en possédons 75 hectares désormais. »

Des cépages blancs, évidemment, comme le Gros manseng et le Colombard, mais surtout la Folle Blanche, star inconstée du vignoble. La seule, d’ailleurs, que l’on offre à l’alambic, une chaudière alimentée au feu de bois ! Quand on vous dit tradition…

Le vignoble restauré s’appuie aujourd’hui sur des vignes dont les plus anciennes ont vingt ans. Un beau potentiel que Vincent et Jérôme Buffaumène entendent faire fructifier. « L’ambition est de produire davantage, pointe Vincent, en nous appuyant sur la qualité et la spécificité de nos eaux-de-vie 100 % Folle blanche. » Pour l’heure, 80 % du chiffre d’affaires armagnac est réalisé en vente directe, via quelques salons, et des ventes à la propriété. Des cavistes et des restaurateurs proposent également la gamme du domaine de Maupas qui possède de magnifiques millésimes, de 1932 aux années 2000.

Le Floc de Gascogne a, lui aussi, toute sa place à Maupas, plusieurs milliers de bouteilles quittent tous les ans le domaine. Pour le marché français, le seul à avoir pour Maupas les yeux de Chimène.