Sophie Liu

« Il faut viser le marché mature de Shanghaï »

Une douzaine de journalistes et formateurs venus de Chine ont découvert l’armagnac.  Ils lui imaginent des débouchés dans certaines régions chinoises.

 

Sophie Liu est venue de Shanghaï. Formatrice dans le monde du vin, elle était accompagnée d’une dizaine de journalistes, écrivains, formateurs, communicants des régions de Pékin et Shanghaï. Leur point commun ? Une passion pour les vins français mais aussi les eaux-de-vie. Et tout particulièrement l’armagnac. Après trois journées de découverte du vignoble de Cahors, Sophie Liu et sa délégation ont sillonné le terroir armagnacais. « Une expérience très enrichissante, reconnaît la jeune Chinoise. La plupart d’entre nous connaissait l’armagnac, mais aucun n’était venu découvrir ce spiritueux. »

« L’armagnac n’est pas, malheureusement pour lui, suffisamment présent en Chine. D’où l’importance de venir à sa rencontre. Nous avons pu faire la différence entre les styles des différentes Maisons, mieux compris les stratégies commerciales mais aussi avons réalisé tout le potentiel de cette eau-de-vie, » juge Sophie. La jeune femme s’interroge : « comment promouvoir la culture de l’armagnac en Chine alors même qu’il n’y occupe qu’un tout petit marché  et que les Chinois boivent beaucoup de Cognac? »

Pour la jeune femme chargée de cours sur le Cognac et l’Armagnac dans une école du vin à Shanghaï, la réponse fuse : «  aller sur le terrain du Cognac ! » Mais ce n’est pas tout : « les jeunes Chinois s’intéressent de plus en plus au vin, à son côté artisanal. L’armagnac a une carte importante à jouer à se raconter aux Chinois. » Ningbo Mei, journaliste, correspondant du Guide Michelin avoue être sous le charme « de la gastronomie, des accords mets/vins comme on en rencontre dans votre Gascogne. Vous savez, en Chine, l’armagnac on le boit tout au long du repas. Il va falloir former les consommateurs, » sourit-il.

Sur le positionnement de l’armagnac en Chine, Ningbo avance son point de vue : « pas facile de s’y retrouver avec les VSOP, les XO, voire les millésimes. A mon avis les Armagnacais devraient tenter un positionnement différent en mettant en avant l’authenticité et l’histoire de l’armagnac. Quant à la cible, viser de préférence les jeunes. Mais pas n’importe où, précise Ningbo Mei. Le côté artisanal de l’armagnac peut convaincre des marchés matures, comme par exemple celui de Shanghaï. »

Enthousiasmés par leur voyage découverte, les jeunes Chinois espèrent revenir très vite en Gascogne. Ils sont repartis vers Shanghaï et Pékin avec l’intention, chacun dans leur domaine, de jouer les ambassadeurs de l’armagnac.

 

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Sophie Liu

 

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Ningbo Mei

 

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Sophie Liu