Bordeneuve s’épanouit en Angleterre

Le domaine de Thomas Guasch, à Castelnau d’Auzan, cartonne en Angleterre. Très présent à l’export, Bordeneuve châteaux et collections mise aussi sur l’Asie

Sans grand bruit, mais avec efficacité, Thomas Guasch poursuit le développement de son domaine familial. Aujourd’hui, pas moins de 20 hectares sont promis tous les ans à la distillation. Et Baron de Sigognac, la marque la plus connue de Bordeneuve châteaux et collections à l’export, jouit d’une belle notoriété au-delà de la Manche. Les armagnacs élaborés par Thomas Guasch sont présents sur la plupart des Tables londoniennes et en bonne place chez les cavistes anglais.
« C’est un positionnement que nous aimerions avoir dans plus de pays, sourit le propriétaire gersois, mais nous sommes tout de même présents dans une quarantaine de pays. Dont la Chine et la Russie. » Une exportation qui pèse 80 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, les 20 % restants, en France donc, sont essentiellement portés par La Maison du whisky qui distribue les eaux-de-vie de Bordeneuve. Celles issues des vignes du domaine mais aussi une belle « collection » d’armagnacs débusqués au fil des années par Thomas Guasch. Ces fameux « châteaux ».
Les armagnacs découverts, la « collection privée », sont au nombre de vingt-cinq. Pour autant, avec un vignoble restructuré en 2016, Thomas Guasch se considère avant tout « producteur ». Ce qui ne l’empêche pas de rester à l’affût de pépites : « j’acquiers quelques fûts tous les ans », lâche-t-il.
Pour l’heure, le propriétaire de Castelnau-d’Auzan porte un intérêt tout particulier sur les marchés asiatiques (Singapour, Thaïlande, Philippine, Taïwan, Malaisie) même si la Chine reste une priorité. « La Chine est rapidement sortie de la crise sanitaire, analyse Jérôme, chargé de la commercialisation des eaux-de-vie de Bordeneuve depuis plusieurs années. »
Le responsable commercial note par ailleurs un phénomène nouveau sur la consommation. « Peut-être du fait du confinement, le consommateur découvre autre chose que les vieux armagnacs, que les millésimes. On observe un attrait pour les assemblages, notamment pour les jeunes eaux-de-vie. Évidemment, l’effet cocktail, auprès des jeunes consommateurs paticulièrement, amplifie le succès des armagnacs jeunes. »
Pour s’adapter à cette évolution, Bordeneuve pousse ses « VS signature » et ses « VSOP réserve ». « Cette évolution est une bonne nouvelle, ponctue Thomas Guasch. Elle conforte nos pratiques qui ont toujours été d’apporter une grande attention à nos assemblages. »
Le propriétaire de Bordenueve châteaux et collections reste pour autant conscient de la complexité des marchés et évoque « la taille critique nécessaire pour affronter les marchés face à des industriels qui n’hésitent pas, à coup de storytelling et de gros moyens, à venir sur notre terrain. »

Thomas Guasch nourrit sa passion pour l’armagnac depuis plus de trente ans (photo Ph.C.)