Alambic distillation

Un logiciel pour mieux comprendre l’alambic

Près de vingt distillateurs se retrouvent aujourd’hui à Eauze autour de chercheurs. Objectif : simuler le fonctionnement de l’alambic

Derrière l’intitulé de l’invitation « Les avancées en matière de simulation du fonctionnement de l’alambic armagnacais », se cache un évènement. En effet, la rencontre de cet après-midi à Eauze, à laquelle participera une vingtaine de distillateurs, a pour ambition, à terme, de proposer des outils qui demain faciliteront le travail du distillateur.

« Depuis quelques temps déjà nous travaillons avec le laboratoire de Génie des procédés de l’ENSIACET de Toulouse (une école de chimie). Il s’agit d’un travail de recherche sur la distillation armagnacaise, éclaire Marie-Claude Ségur, l’œnologue du BNIA (bureau national interprofessionnel de l’armagnac) menée par un étudiant Mariem  Zgolli, sous la direction des professeurs Xavier Joulia et Michel Meyer ».

Dans le cadre de ses journées de formation « Armagnac Entretiens ! », le BNIA annonce la couleur : « quelles générations d’outils d’aide à la conduite de l’alambic pouvons-nous envisager ? » Sans dévoiler la présentation des travaux qui sera faite à Eauze cet après-midi, Marie-Claude Ségur explique que l’objectif « est d’utiliser un logiciel qui fera des calculs pour modéliser les procédés et anticiper les réglages. » Un outil qui permettra, par exemple, de construire des abaques d’aides à la conduite de l’alambic.

Ce logiciel de recherche est expérimenté sur deux alambics, un à la cave des Haut de Montrouge à Nogaro et l’autre à la Maison Janneau à Condom. « Nous allons présenter ces travaux aux distillateurs et échanger avec eux, précisent Marie-Claude Ségur. Et s’ils s’avèrent intéressés, alors nous pourrons étendre les essais sur d’autres alambics. ».

Pour la technicienne du BNIA « ce type de logiciel permettra de bien comprendre sa machine (l’alambic, Ndlr), d’apporter des améliorations ou encore de s’adapter à chaque vin et à son degré alcoolique. »

Une avancée technique sans doute très importante est en construction avec les équipes toulousaines de l’ENSIACET, mais que les amateurs de poésie et de magie liées à la distillation de rassurent, plus de technique ne signifie pas que la main de l’homme ne sera pas importante. Il faudra toujours composer avec les caprices de la pression atmosphérique ou le courant d’air de la grange….